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Indice suisse de la construction

  • État de l’indice au 3e trimestre 2023 : 161 points
  • Variation par rapport au trimestre précédent : +5,0%
  • Variation par rapport au même trimestre de 2022 : +2,0%

L’indice suisse de la construction est publié conjointement, chaque trimestre, par le Credit Suisse et la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE). Il sert d’indicateur avancé de la conjoncture dans le secteur de la construction en Suisse en établissant des prévisions de chiffre d’affaires dans le BTP pour le trimestre en cours et en dessinant la tendance des trimestres à venir.

Rebond temporaire de la conjoncture de la construction

Au 3e trimestre 2023, l’indice de la construction a progressé de 2,0% par rapport au même trimestre 2022. Après correction des effets saisonniers et calendaires, cela correspond à une hausse de 5,0% des CA du secteur principal de la construction en glissement trimestriel. Sur une base annuelle toutefois, seul le génie civil devrait effectivement croître (+5,0%), tandis que les CA du bâtiment vont rester en léger retrait des niveaux de l’année dernière (–0,9%) en dépit de l’augmentation des prix à la construction. Ce renchérissement semble cependant s’atténuer et les moteurs de la croissance demeureront modestes dans les trimestres à venir. La conjoncture s’est sensiblement ralentie en Suisse également et l’économie va sans doute connaître une croissance bien inférieure à son potentiel cette année (prévision de PIB 2023: +0,9%). Il ne faut pas non plus s’attendre à un rapide retour de conditions de financement plus avantageuses, puisque nous anticipons un nouveau relèvement des taux à 2,0% par la BNS en septembre. Sur fond d’augmentation des rendements obligataires et de hausse des coûts de financement et de construction, l’immobilier a perdu de son attrait en tant que classe d’actif. Cela dit, les besoins en investissements restent élevés, surtout dans le logement et les infrastructures. Depuis le début 2023, la Suisse a ainsi enregistré sa plus forte immigration nette depuis 15 ans.

Lente normalisation des prix à la construction

La correction des effets du renchérissement (relevé par l’Office fédéral de la statistique depuis 1999) sur l’indice de la construction neutralise la hausse des CA liée aux prix. En avril 2023, les prix à la construction ont augmenté de 4,3% en glissement annuel (bâtiment: +4,2%, génie civil: +4,5%) – contre plus de 8% six mois auparavant. La détente sur le front des chaînes d’approvisionnement et le tassement de l’économie mondiale ont entraîné la baisse des prix des principaux matériaux de construction (produits en métal, bitume, etc.). Selon la KBOB, les coûts des matériaux dans le bâtiment étaient inférieurs de 2,7% à leur niveau de l’année précédente en juin 2023, et même de 5,5% dans le génie civil. La croissance des prix à la construction devrait donc continuer de s’atténuer.

Peu d’impulsions dans le bâtiment

Au 3e trimestre 2023, l’indice du bâtiment s’est inscrit en dessous du niveau du même trimestre de l’année précédente (–0,9%). Ce repli est entièrement imputable à la construction industrielle et commerciale (–7,5%), alors que nous tablons sur une évolution latérale dans le logement et même à un plus de 8,8% dans le bâtiment public. Mesurées à l’aune des projets autorisés à la construction (+4,4%) et des demandes de permis de construire (+1,2%) ces 12 derniers mois, les perspectives restent certes solides, mais les grandes impulsions font défaut, notamment à moyen terme au sein de certains secteurs s’inscrivant traditionnellement en soutien de la croissance dans le bâtiment. Cela concerne aussi bien le logement, où les permis de construire se révèlent inférieurs de 4,3% au niveau de l’année précédente mesurés à l’aune des investissements prévus, que la construction de surfaces de bureaux et de vente. Le secteur public et le segment transformation, extension et rénovation restent les principaux piliers du bâtiment.

Secteur des transformations : axes prioritaires

Le volume des demandes de transformation déposées sur les six derniers mois a atteint 7,0 mrd CHF, soit 15,5% de plus que la moyenne sur dix ans. Dans 74 régions sur 110, la planification de projets de transformation et de rénovation s’est révélée supérieure à la moyenne. Comme l’offre d’objets neufs reste modeste et ne couvre pas la demande, de nombreux investissements affluent dans le parc existant. Cet effet est particulièrement marqué dans certaines régions touristiques, où la loi sur les résidences secondaires limite fortement l’offre d’appartements de vacances. Bien que la croissance des prix se soit atténuée aussi dans de nombreuses régions touristiques, les prix tant des résidences principales que secondaires y ont continué de progresser au 2e trimestre 2023, notamment dans les Grisons et le Haut-Valais. Un autre moteur dans le domaine des transformations et rénovations sont les rénovations énergétiques, qui se révèlent plus urgentes pour un grand nombre de propriétaires du fait de l’envolée des prix de l’énergie. Les volumes des demandes de permis de construire devraient même être inférieurs à la demande réelle, puisque le remplacement d’un chauffage ne requiert p. ex. pas toujours une autorisation, selon la situation et la commune. 

(Source Crèdit Suisse)